Dimanche 12 mai 2013

Je suis parti gaillardement ce matin de Bruay la Bussière avec comme objectif de rejoindre Arras.

Vers 9h, après 2h de marche, j'ai reçu un coup de fil m'enjoignant de rentrer pour un problème familial.

J'espère pouvoir repartir à nouveau dans quelques semaines et achever cette première partie de mon périple.

Je ne manquerai pas de vous informer lorsque je reprendrai le Chemin.

A bientôt...

Auchy au Bois Bruay la Bussière samedi 11 mai 2013

Je quitte à regret la Ferme de la Vallée, tant l'accueil de Brigitte était chaleureux, et après un copieux petit déjeuner nécessaire pour affronter le vent froid et la pluie qui tombe doucement, mais sûrement.
Un peu avant Amette, je revois une de ces petites chapelles dont je vous ai déjà parlé. Celle-ci est en meilleur état, bien qu'elle soit plus ancienne.

Je traverse les anciens pays miniers. De ci de là il reste quelques vestiges de corons condamnés à la démolition pour être remplacés par des lotissements de petites maisons droites en briques....

Je longe une partie du parc Calonnix où l'étang est sûrement très agréable par beau temps.

Je vous fait gråce de mes erreurs et errements divers, malgré mes cartes papier et informatique (il faut dire que lorsque le chemin suivi s'arrête brutalement devant un champ de jeunes betteraves, il n'y a pas d'autre alternative que de le traverser - ce que j'ai fait - ou rebrousser chemin. Mais le recalage ensuite, de l'autre côté, je vous raconte pas).
Et puis je ne sais pas qui a parlé de plat pays. Certes, les dénivelés ne sont pas très importants, mais ils sont rudes et continus.

Enfin, voilà, je suis arrivé tout de même à Bruay la Bussière que l'on n'appelle plus Bruay en Artois!

Wisques Auchy au Bois vendredi 10 mai 2013

Départ de l'abbaye après Laudes pour 30 km.
Le temps est incertain et le vent souffle fort.
Cette étape est une vraie remontée dans l'histoire : Wizernes, site du projet allemand de lancement des V2 sur Londres. Le lieu a été transformé en musée, la Coupole, en 1987.
Thérouane, ensuite, capitale de la Morinerie à l'époque gauloise, elle devient un évêché après la conquête de la Gaulle par les romains. Elle est pillée par les normand en 880. Enjeu stratégique pendant les guerres d'Italie, elle est prise le 20 juin 1553 et rasée sur ordre de Charles Quint.
Dommage que la Chaussée Brunehault soit devenue une voie rapide. Il me faut donc louvoyer par de petites routes, et passer par d'anciens sites miniers(Enquin les Mines) dont il ne reste rien : les infrastructures et les corons ont été rasés. Avec beaucoup de bonne volonté, j'ai tout de même trouvé une preuve matérielle de cette activité minière : un terril (à Saint Etienne on aurait dit un crassier), caché derrière un rideau d'arbres.
Une jolie ferme templière, bien conservée m'a attiré l'oeil à Fléchinelle.
Tout au long du chemin, j'ai vu de petites chapelles en briques, datant du 19ème siècle et malheureusement toutes fort délabrées.
En compensation, je vous mets quelques photos d'églises, pas non plus en très bon état (à vous de trouver dans quels villages elles se trouve - le gagnant recevra toute mon estime!).

Audenfort Wisques jeudi 9 mai 2013

Départ de bonne heure avec un temps mitigé et un petit vent du nord insidieux.
Aujourd'hui peu de risque de me perdre, je n'emprunte que de petites routes.
Premier arrêt à Quercamps au "Relai de la Forêt" où je commande un crème tout en discutant avec Georgette (au moins 75 ans), la tenacière et un gendarme à la retraite qui fut jadis en poste à Satory. Impossible de lui refuser de prendre un galopin de Leffe pour trinquer avec lui (et il est 9h30!).
Impossible également de payer ma consommation!
Nouvel arrêt à Zudausques pour déjeuner dans un estaminet qui s'appelle "le Troussebière" : un peu de tarte au maroille et une omelette au fromage (j'ai décliné les carbonates flamandes,ayant peur de ne pouvoir repartir). Là non plus impossible de payer - un pèlerin qui va à Rome à pied, même en plusieurs fois, respect -, ça s'invite.

J'arrive enfin à l'abbaye Saint Paul de Wisques, à temps pour les vèpres. Il n'y a plus que 13 moines, et bien vieux,mais une autre communauté va les rejoindre bientôt.

Guînes Audenfort mercredi 8 mai 2013

Un ciel brumeux au départ qui, à partir de 8h45, a transformé le petit crachin d'hier en une pluie beaucoup plus sérieuse.
A la maison forestière, je prends la peine d'aller jusqu'à la colonne Blanchard errigée pour commémorer la 1ère traversée de la Manche en ballon,réalisée par le susnommé.
J'en profite, si j'ose dire, pour me tromper de chemin. Il faut convenir que la multitude de panneaux indicateurs dans tout les sens ferait perdre la 7ème compagnie, alors, un pauvre tout seul sous la pluie...
Après 3/4 d'heure sur un excellent chemin, mais qui s'en va vers la droite, je me décide à prendre une petite route à gauche où je rencontre 2 jeunes marcheurs fort sympa qui me confirment que si je persiste j'arriverai au village de Bouquehault. Cela tombe plutôt bien puique mon itinéraire d'origine m'y fait passer.
Au village, alors que devant le monument aux morts les corps constitués s'étaient rassemblé pour l'hommage réglementaire, en face de l'église se trouve un restaurant "la Forge". Au culot, je demande s'il est possible d'avoir un grand crème. Affirmatif, et, il me fut fort gentiment offert!
Continuation du chemin, toujours sous la pluie et avec en finale 3 km sur la route, pour arriver à Licques où il ne reste plus grand chose de l'abbaye.

Après déjeuner je reprends le chemin pour le Moulin d'Audenfort, et, merveille il ne pleut plus!

Wissant Guînes mardi 7 mai 2013

Départ de Wissant sous un petit crachin. Le chemin monte jusqu'à une table d'orientation où il est indiqué Rome 1265 km (à vol d'oiseau bien sûr!). Je ne sais pas si c'est bien visible sur la photo, mais je vous la sert quand même (en fait l'inscription est sous mon doigt).
A cet endroit, j'ai rencontré 2 vieux anglais (enfin presque aussi vieux que moi) Nous avons pas mal échangé en français. Ils ont fait le Chemin de Saint Jacques et randonnent sur les sentiers du boulonnais.
Le crachin a cessé progressivement pour être remplacé par un bon soleil.
Le chemin serpente à travers champs et traverse quelques villages insignifiants avant d'aterrir à Guînes.
Sans jeu de mots mal placé, cette commune mérite sa place dans le Guiness des records pour son imagination débordante : jugez du peu,fière d'être le lieu du Camp du Drap d'Or, elle a multiplié les panneaux expliquant que là il y avait... mais bien sûr il n'a plus rien à part le bout de tour sur la motte et une mare aux canards réputée être le vestige des douves du château!

PS: d'aucune m'ont laissé entendre que je cumulais les fôtes. Je m'en excuse,mais je vous rappelle que j'écris depuis mon téléphone où les touches sont toutes petites et en plus il n'est pas équipé d'un correcteur d'auctogafe!

Calais Wissant lundi 6 mai 2013 (2)

Sortie de Calais un peu monotone : la fermeture pour travaux du pont donnant accès à la Citadelle m'a contraint à longer la grande route jusqu'à Blériot Plage.
Au Fort des Lapins, le chemin s'enfonce dans les dunes et serpente joyeusement; la marche est rendue souvent difficile dans le sable meuble.
Il continue ensuite en plein vent sur une digue le long de la mer avant de rejoindre le centre de Sangate.
Il part alors à l'assaut du Cap Blanc Nez qui, aujourd'hui, était passablement enrhumé si j'en juge par le brouillard qui l'enveloppait.

Tout en bas, à Etape (cela ne s'invente pas!) une barraque à frites providentielle m'a permis de rassasier un apétit féroce,avant de poursuivre mon chemin sur la falaise et de rejoindre Wissant.

Calais Wissant lundi 6 mai 2013 (1)

Comme l'étape prévue aujourd'hui est assez courte, j'en profite pour faire un peu de tourisme à Calais.
Mais tout d'abord il faut que je m'inscrive en faux sur une affirmation par trop répandue : je n'ai vu aucune jeune fille rousse au cours de mes pérègrinations calaisiennes.

J'ai par contre pu admirer l'hôtel de ville et son beffroi dans les ardeurs du soleil levant, et, j'ai salué les Bourgeois avant de pousser jusqu'à l'église où tante Yvonne a dit oui au Grand Charles. Les travaux de réfection en cours m'aparaissent bien indispensables.

Canterbury Douvre 5 mai 2013 (2)

Après Patrixbiurne, le chemin continue jusqu'à Shepperwell oú je suis arrivé à midi heure anglaise. Le Bell Inn,magnifique pub m'a permis de faire une halte et de me reposer un peu.
Il faut vous dire qu'en Angleterre,dans le Kent en tout cas, les chemins sont tracés à travers champ et l'on traverse en diagonale qui un champ de blé, qui une prairie, entre deux portillons qu'il faut ouvrir et refermer derrière soi, ou, passer sur un espèce de marchepied qui permet de passer par-dessus la clôture.

Canterbury Douvre 5 mai 2013 (3)

Après Shepperware, le chemin continue et traverse le parc du château de Waldershare House. J'étais tellement intéressé par sa vue que j'oublié de tourner à gauche. Avant que je ne m'en aperçoive, j'ai bien fait un bon km que j'ai dú refaire dans l'autre sens! Merci à MyTrail sur lequel j'ai vu mon erreur (publicité gratuite).

Le chemin emprunte ensuite une ancienne voie romaine pour rejoindre Ashley.
On longe alors pendant près d'un km la voie rapide et ce n'est pas top à cause du bruit, avant de la traverser et de continuer sur Dover Road, le long de l'école royale militaire Duc de Kent que l'on longe jusqu'à une rue qui descend et passe entre les deux cimetières de Douvre où les tombes sont réparties en désordre (en apparence du moins) dans un gazon à palir d'envie.
La route qui rejoint le terminal Ferry permet de jolies perspectives sur le château, mais vous n'en verrez pas de photo, d'une part parce que mon téléphone était quasiment à plat et aussi parce que, alors que j'avais jusque là bénéficié d'un soleil magnifique, un affreux brouillard anglais s'est levé, rendant la visibilité quasiment nulle.

Le Spirit of France de la P&O m'a ramené jusqu'à Calais où une petite demi heure m'a été nécessaire pour rejoindre le centre où j'ai mes pénates.

Canterbury Douvre 5 mai 2013 (1)

Ce fut une bien longue étape, près de 40 km en rajoutant les deux fois où je me suis perdu et les trajets centre de Douvre embarcadère du Ferry et débarcadère centre de Calais.
Départ de Canterbury à 6h30, heure anglaise. Dans la traversée de la ville pas un chat, juste un écureuil qui faisait les poubelles.
Après environ une heure de marche,arrivée à Patrixbourne, village anglais typique, avec ses cottages rutilants, aux fenêtres à petits carreaux entourés de plomb, aux poutres sculptées d'éléphants ou de lions. Même la petite église romane entourée de son vieux cimetière à la pelouse impeccable fait partie du décor.
Pour les afficionados d'Agatha Christie, cela avait un avait un petit air de Sainte Mary Maid, le village de miss Marple!

Canterbury samedi 4 mai 2013

C'est la plus ancienne d'Angleterre. Bede en parle dans son histoire écrite en 731.
Elle est en pierres plutôt noires,au sommet d'une petite coline et elle est entourée par un vieux cimetière.
Les fonds baptismaux datent du XIIème siècle et sont fort curieux

Canterbury samedi 4 mai 2013

Il ne reste pratiquement rien de cette abbaye, à l'exeption de la tour d'entrée qui est squattée par la Christ Church University.

Canterbury, samedi 4 mai 2013

Ce matin, visite de la cathédrale oú l'archevêque Thomas fut assassiné. Une bougie brûle en permanence à l'endroit supposé du meurtre.

La crypte qui est la partie la plus ancienne, est de style roman. Le reste du monument est gothique.

Un très beau cloître vient compléter l'ensemble.

Par les jardins qui incluent de nombreuses ruines, on finit par arriver au King's College,so british, avec ses bâtiments de style Tudor en briques noires et ses étudiants en pantalons gris à rayures, blazzer noir et chemise blanche à col cassé,sans oublier la cravate rayée. Mais c'est un vrai carnage : les pantalons sont informes, sans plis et les vestes douteues et froissées. Les habits des filles (juppe confectionnée dans le même tissu que les frocs des garçons et même blazzer noir) sont moins mal tenus.

En route pour Canterbury

Départ avant l'aube pour la Gare du Nord. LeTGV, à l'heure, me dépose en rase campagne à Calais Frethun oú je dois prendre un taxi (il n'y a pas d'autre moyen de communication) pour rejoindre la gare des ferrys.
The Pride of Kent de P&O me conduit jusqu'à Douvre

Le temps est superbe. J'ai le plaisir de voir les falaises de Fokelstone!

Un petit coup de bus et je suis à Canterbury, toujours avec le soleil.
Ma gesthouse est très sympa.

Je dépose mon sac avant d'aller découvrir la ville, ses vieilles maisons, la cathédrale, les ruines du château normand et les jardins qui bordent les canaux.

A 17h30, j'assiste aux vêpres à la cathédrale. Les choeurs sont magnifiques : je pense à Tallis.